Peter Murdoch est né le 3 septembre 1929 à St. John's (Terre-Neuve). Sa première venue dans le Nord remonte à 1947 alors qu'il travailla jusqu'en 1957 comme commis de traite et directeur pour la Compagnie de la Baie d'Hudson, emploi qui l'a amené à visiter plusieurs collectivités inuit : Kimmirut (Lake Harbour), Pangnirtung, Kinngait (Cape Dorset), Kuujjuaq, Kangiqsualujjuaq, Kangirsuk, Kangiqtugaapik (Clyde River), Mitsimatalik (Pond Inlet) et enfin Puvirnituq, où il est arrivé avec sa femme, Lucille, en 1955. Ces années de premiers contacts allaient sceller sa relation à vie avec les Inuit alors que s'épanouissait pendant cette période sa connaissance des Inuit, de leur culture et de leur langue.
La carrière nordique de Peter s'est poursuivie comme fonctionnaire alors que le gouvernement fédéral lui confia en 1958 le mandat de trouver des solutions d'habitation économiques pour les Inuit et de contribuer à mettre sur pied la collectivité de Rankin Inlet pour les Inuit de l'intérieur qui y avaient été relocalisés. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien l'employa de 1964 à 1966 comme administrateur régional dans le but de superviser les services gouvernementaux dispensés à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest), où il résidait avec sa jeune famille.
Parmi les expériences qu'il a beaucoup aimées, notons l'enregistrement en 1966, au Nouveau-Québec, sur l'île de Baffin et en Arctique de l'Ouest, d'une série d'émissions de radio avec Farley Mowat pour le Service du Nord de Radio-Canada. C'est durant ce voyage que les administrateurs de l'Association coopérative de Puvirnituq, de concert avec Alasie Alasuak et le père André Steinmann, ont demandé à Peter de les aider à mettre sur pied une fédération rassemblant les coopératives qui existaient alors au Nouveau-Québec.
Avec le soutien et l'expertise du Conseil de la coopération du Québec (CCQ), Peter s'est attelé à établir la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec avec plusieurs Inuit et un Cri de cinq coopératives : Kangiqsualujjuaq, Puvirnituq, Kuujjuaq, Kuujjuaraapik et Kangirsuk. Sa connaissance intime de leur culture et son respect des Inuit lui ont valu leur respect alors qu'il leur enseignait les rouages du coopératisme et qu'il aidait les autres collectivités inuit à bâtir leurs coopératives. Avec sa femme, Lucille, il a aidé à mettre au point une terminologie des opérations commerciales modernes en inuktitut, de sorte que les administrateurs et dirigeants des coopératives, même sans avoir étudié l'anglais, pouvaient faire fonctionner leur coopérative. Ceux qui ont travaillé avec lui à la FCNQ considéraient Peter comme un ami, un mentor, un confident, un conseiller et une figure paternelle. Il a enseigné l'inuktitut à beaucoup de gens, et son approche personnelle lui a valu l'affection de ses collègues. Peter a pris sa retraite d'Ilagiisaq en 1997 après y avoir été directeur général pendant 30 ans, mais il est demeuré actif toute sa vie. Il croyait que les Inuit pouvaient être autonomes, mais qu'ils avaient besoin de l'appui d'une fédération. La philosophie qu'il mettait en pratique était de travailler ensemble pour se développer comme peuple, en ne laissant personne derrière. Le succès du mouvement coopératif au Nunavik est attribuable au dévouement de Peter Murdoch, qui a consacré plus de 50 ans de sa vie à travailler avec les Inuit.
Le président de la FCNQ, Aliva Tulugak, se rappelle que Peter a déjà raconté avoir menti au sujet de son âge pour ne pas être considéré comme trop jeune pour travailler, ce qu'il lui fallait faire parce que les temps étaient durs à Terre-Neuve. Le président raconte : « C'est à Kimmirut qu'il fit connaissance avec les Inuit, leurs valeurs et leur philosophie. Il disait qu'il n'avait jamais eu de professeur ou de guide jusque-là dans sa vie, mais que les Inuit lui avaient montré à quel point ils s'aimaient les uns les autres. Ainsi, lorsque la mère de Tommy Manning lui fit un manteau d'hiver en fourrure de caribou, il a été émerveillé. Les leçons qu'il apprit parmi les Inuit à cette époque lointaine lui ont bien servi puisqu'elles devinrent les assises du travail qu'il allait accomplir plus tard au cours de sa vie. Peter a non seulement travaillé pour le développement économique du Nunavik, mais également pour les Inuit, qu'il avait à cœur, et lui et sa famille ont réellement contribué à l'amélioration de nos vies au Nunavik. Repose en paix, notre Peter Ilannaaq. »
Au nom de sa famille, l'épouse de Peter, Lucille, a déclaré : « Nous partageons notre peine avec ceux qu'il a touchés, et nous nous consolons en sachant que Peter laisse derrière lui une famille unie, une fédération prospère et des gens qui sont devenus plus forts en le côtoyant.
Peter Murdoch a reçu des prix reconnaissant le travail qu'il a accompli durant sa vie, notamment la décoration de membre au quatrième degré de l'Ordre du Mérite du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité en 2003 et l'Ordre du Canada en 2015.
Les visiteurs sont attendus aux Jardins commémoratifs et salon funéraire Rideau :
4275, boul. des Sources Dollard-des-Ormeaux (Québec) H9B 2A6 Samedi 12 décembre, de 14 h à 17 h et de 19 h à 21 h; Dimanche 13 décembre, de 10 h à 11 h. Un service funéraire suivra.
Un service commémoratif pour Peter Murdoch aura lieu à Puvirnituq (Québec) en 2016.
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